- RAMATHIBODI Ier
- RAMATHIBODI IerR M THIBODI Ier (1312?-1369) roi du Siam (1350-1369)R m thibodi Ier est aussi appelé dans certains ouvrages R m dhipata Ier. On ignore son nom, celui de son père, son lieu de naissance, et il n’apparaît dans l’histoire que vers l’âge de trente-cinq ans. Prince d’U Tong, il fonde en 1347, sur le Menam Chao Praya, la future capitale du Siam, la grande cité d’Ayuthia. En 1349 il soumet Lü Thai, le roi de Sukhothai. L’année suivante il se fait sacrer roi. En 1352 il ordonne contre le royaume khmer une expédition qui, d’abord malheureuse, aboutit ensuite à la prise de la capitale et à la mise sous tutelle de ce pays. En 1354, une nouvelle campagne victorieuse est menée contre Sukhothai. À la fin de sa vie, R m thibodi Ier gouverne directement un pays comprenant la basse vallée du Menam Chao Praya et le nord de la péninsule malaise, et sa suzeraineté s’étend au sud jusqu’à Malacca, au nord sur le royaume de Sukhothai et à l’est sur le pays khmer. Il meurt à cinquante-sept ans, disent les annales, en laissant le trône à son fils Ramesuen. Il a fait construire de nombreux édifices bouddhiques et a laissé une œuvre juridique considérable, en particulier huit textes concernant les témoignages, les atteintes contre l’État (y est inclus le cas des dignitaires qui oppressent ou spolient la population), la recevabilité des plaintes, les rapts, les crimes contre le peuple, le vol, le mariage, et des questions diverses (atteinte au droit d’irrigation, sorcellerie, nécromancie...). Ce roi a enfin posé les fondements de ce qui allait devenir l’organisation socio-politique du Siam durant des siècles, en reprenant à son compte la tradition de la monarchie angkorienne: le roi devient une sorte de Bouddha vivant qui n’apparaît que rarement, un cérémonial complexe est adopté, les textes édictés puisent largement dans les anciennes lois khmères.
Encyclopédie Universelle. 2012.